Quillebeuf,
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Les Phares de Quillebeuf

Jusqu’au début du 19ème siècle la navigation sur la Seine était impossible la nuit et le passage de Quillebeuf était réputé pour être l’un des plus dangereux.

La Chambre de Commerce de Rouen sollicita la création d’un fanal à Quillebeuf en janvier 1807 et par décret impérial daté d’Anvers (à cette époque département français) du 3 mai 1810 cette création fut autorisée. Il avait été reconnu que ce feu allumé la nuit aux heures de la marée rendrait les plus grands services aux pilotes et lamaneurs.

Une première estimation pour la construction du fanal en fer avec son vitrage et son réverbère s’éleva à 7.000 francs et pour son entretien, l’huile de colza et les mèches à fournir à 3.500 francs par an.

Le préfet Rollin écrivit le 9 juin à la Chambre de Commerce pour l’inviter à procéder à l’exécution du décret du 3 mai 1810. L’ingénieur en chef du département Monsieur Le Masson fut chargé de rédiger un devis estimatif pour la construction du fanal. Le système d’éclairage du fanal et sa réalisation seraient confiés à Messieurs Eyriés du Havre, entrepreneurs généraux de l’illumination des phares et fanaux.

Le phare d’Honfleur construit en 1809 fut pris comme modèle. Le devis se monta à 5.956 francs pour la tour y compris le fanal et le rechange de trois lampes plus 531 francs pour les honoraires de l’architecte.

En décembre 1814 il fut construit à l’angle du quai, à proximité de l’église (un peu en aval de l’écluse et du canal de Saint Aubin actuels) mais les vitrages n’étaient toujours pas posés. Les travaux durèrent encore deux ans et ce n’est que le 17 janvier 1817 que le fanal fut éclairé. C’était un feu fixe dont l’élévation au-dessus des plus basses mers était de huit mètres et sa portée de 3 lieues marines (environ 15 kms). En 1838 le dispositif fut complété par la construction de deux nouveaux phares, l’un au Mesnil sous Lillebonne à l’embouchure de la rivière de Bolbec éteint en 1854 et l’autre  au Gros Heurt en amont de la pointe de Quillebeuf (sur le haut de la falaise rue du Moulin) et éteint quand le nouveau phare fut construit en 1862 à l’emplacement que nous connaissons actuellement.

C’est une tour en maçonnerie de dix mètres de hauteur, qui fut modifiée en 1905 et équipée d’un feu scintillant vert d’une portée de 15 kms.  Le phare de Quillebeuf a été récemment classé Monument Historique.

 

Jacques Langlois